dimanche 8 février 2015

QE à la mode Zone Euro: ce qu'il faudra revoir pour le QE2, "what else?".

Le quantitative easing on en entend parler depuis 2008 aux Etats- Unis, et là bas ça a pas mal marché..

Principaux avantages: ça a permis de maintenir les obligations du trésor américaines à une
valeur pas trop dépréciée, et d'avoir pour l'état un financement de la dette à un prix très bas. Ca aurait créé un peu d'inflation: bref tous les bons facteurs pour que la dette aux Etats unis commence à diminuer à partir de 2013. On en est pas encore là en France: sans doute faudra-t-il attendre 2018 ou plus tard..
Ce qui est beaucoup plus discutable (ref http://la-chronique-agora.com/actions-fed-assouplissement-quantitatif/ ), c'est que dans l'histoire économique, il faut se souvenir que le crack de 29 (merci Hayek) a été causé par un excès de liquidité accordé aux banques qui ayant fait monté artificiellement le cours des actions, histoire de faire des profits , se sont retrouvées un certain Vendredi pas très rose après un Jeudi, qui l'était encore moins, en caleçon ou avec moins que ça .. Donc le Qe sur les titres obligataires, ça peut se comprendre, sur les marchés actions, si c'est une manière de subventionner illégalement ses multinationales, tout en faisant croire que la concurrence est parfaite, c'est pas très honnête, mais à la limite ça peut se tolérer.. Si c'est pour déclencher des cracks systémiques dans le secteur bancaire, on a déjà donné..

                Aussi quand François Hollande dérogeant aux saints principes d'indépendance supposée de la Bce a annoncé l'assouplissement quantitatif 3 jours avant Mario Draghi, je me suis dis super (mario): "what ever it takes..", cette fois Draghi va prendre son "what" sous le bras et on va vers un peu plus de soutenabilité des dettes en zone Euro.
              Et puis il y a eu quelques hics à ce beau projet, qui s'est plutôt transformé en "what, so what?". En particulier quand (ref http://www.les-crises.fr/comment-la-bce-se-moque-du-monde/) il a été dévoilé que:
-1- 80% des achats seraient faits par les banque centrales des pays eux mêmes (c'est pas du mille feuille de banque centrale, très inefficace, ca?). Les banques centrales qui ont le plus besoin d'avoir des taux de financement raisonnables et non spéculatifs (celles des GIPSR)  seront donc celles dont le bilan augmentera le plus. Drôle de conception solidaire d'une monnaie commune, mais c'est pas le pire..
-2- La condition qui tue est que les achats de la Bce de titres de dettes se feront en proportion de la détention du pays dans le capital de la Bce. Donc pour la Grèce dont les taux obligataires sont montés jusqu'à 25% après la belle spéculation organisée via les CDS, par Soros et Cie, cela limite les achats pour les 12 mois postérieurs à Juin 2015 à 1140*0,23*0,2= 5,2 Milliards d'Euros. Rapporté aux 38 Milliards que la Grèce a déboursé en 2014 pour rembourser capital+intérets de sa dette, ou encore aux 350 Milliards encore à payer pour solder sa dette, ca ressemble un peu à du traitement homéopatique (ou placebologique ?) . Bref il y a bien de l'assouplissement mais il est quantitativement pas fait pour les pays qui en auraient vraiment besoin. De plus pourquoi l'assouplissement pour la Grece ne devrait-il commencer que 6 mois après les autres? (ref https://www.beobank.be/blog/fr/leurope-lance-lassouplissement-quantitatif/). On ne peut être qu'admiratif devant tant de compassion de la part de la Bce (http://www.franceinfo.fr/emission/Unknown%20token%20emisaison-type-url/noeud-diffusion-temporaire-pour-le-nid-source-1375379-05-05-2014-11-47)..
-3- Prétendre que les AQ (c'est plus joli qu'un QE non?) sont censés lutter contre la déflation, là c'est un peu de l'arnaque intellectuelle, car on en a presque pas vu aux US (ref http://www.les-crises.fr/comment-la-bce-se-moque-du-monde/) et que la théorie s'y oppose(ref:http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=67450,  graphique 17, p 9/11).

Ce qu'il y a de moins mauvais dans cet AQ, c'est que sur les 60 Milliards d'Euros déboursés par la Bce chaque mois (ref https://www.beobank.be/blog/fr/leurope-lance-lassouplissement-quantitatif/) heureusement il n'y a pas d'achat d'actions comme cela a été réclamé par certains économistes irresponsables (http://www.lemonde.fr/crise-de-l-euro/article/2015/01/23/le-quantitative-easing-fait-polemique-chez-les-economistes_4562489_1656955.html) ou ayant quelques PEA à alimenter..Sinon cela aurait contribué un peu plus à alimenter la bulle du marché actions déjà bien nourrie par les LTRO de la même BCE..
Par contre ca va permettre aussi, il semble (?) de soutenir la Bei, qui est "le grand argentier du plan junker (http://www.latribune.fr/blogs/vu-de-bruxelles/20141013trib87ac9be1e/la-bei-grand-argentier-des-300-milliards-du-plan-juncker.html). Ainsi 12%*1140= 136 Milliards, c'est toujours ca qu'on peut espérer retrouver en investissement pour l'économie réelle.
Enfin pour la France c'est tout bénéfice, car cela limite  une remontée des taux obligataires, vu qu'avec 20% du capital de la Bce, on peut espérer jusqu'à 7 fois plus d'achats de titres d'obligations Françaises que les grecs soit jusqu'à 35 Milliards en 18 mois, mais ce qui est pas non plus gigantesque par rapport aux 188Milliards d'Euros que la France va lever en 2015 sous forme d'obligations (http://www.capital.fr/bourse/actualites/forte-hausse-du-programme-d-emissions-de-dettes-2015-de-la-france-965400), auquel il faut ajouter le financement du MES..




mardi 23 décembre 2014

Débat Heyer/Berger université d'été PS

Débat du PS entre E.Heyer et K. Berger à l'université d'été du PS (http://www.parti-socialiste.fr/node/11566). Drôle de débat d'entendre K. Berger débattant avec E. Heyer sur le seuil stabilisant de dette et disant à juste titre que le seuil stabilisant est plus proche de 1% (1% de croissance potentielle, 0% d'inflation, 100% de dette/Pib) que de 3%. Il est juste oublié de dire dans ce débat que le Tscg impose l'équilibre budgétaire, dans son article 4
http://fr.wikipedia.org/wiki/Soutenabilit%C3%A9_de_la_dette#Trait.C3.A9_europ.C3.A9en_sur_la_stabilit.C3.A9.2C_la_coordination_et_la_gouvernance_.28TSCG.29
C'est comme si on avait voté le Tscg mais que l'on feignait d'ignorer ce qu'il y a dedans?
-2-Tout comme Heyer rappelle qu'il très peu efficace de faire une politique de réduction du déficit sans tenir compte du cycle économique, mais qu'on oublie aussi de rappeler que le même article 4 interdit de facto la prise en compte du déficit structurel..
 Bref on fait un débat économique, et on feint en même temps d'ignorer qu'en réalité, il n'y a plus
le choix de mener une autre politique que celle encadrée par le Tscg et que si l'on veut faire autre chose il faut contourner le traité. Comme l'avaient fait en un temps Schroder de commun accord avec Chirac pour demander à la commission d'autoriser un déficit budgétaire supérieur à 3%. Mais les temps ont apparemment changé..
Ensuite très bon cadre posé par Heyer pour dire qu'à court terme il faut plus de politique de la demande et que l'offre ne peut produire des effets qu'à moyen terme, donc qu'en réalité il fallait sans doute pas faire un dosage aussi fort vers le pacte de responsabilité (l'offre). Petite réserve toutefois quand on sait que la croissance française dépend à plus de 50% de la demande, et que l'augmentation de cette dernière aggrave la balance commerciale par l'augmentation des importations.. 

samedi 6 septembre 2014

Quelques calculs autour de la dette.


-1- D'après ces liens: https://altereconomie.wordpress.com/graphiques/impulsion-budgetaire-ofce/
et http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1500
En 2013, l'impulsion budgétaire négative a été de 0,9% et le multiplicateur de 1,1.
Comme la croissance réelle a été de  0,3% (http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2014/02/14/20002-20140214ARTFIG00277-la-france-aura-finalement-eu-une-croissance-de-03-en-2013.php)
cela signifie que la croissance potentielle pour 2013 peut être évaluée à 1,3%
car 1,3 -0,9*1,1=0,3

-2- Une autre page intéressante est celle ci (désolé pour les non anglophones):
http://aneconomicsense.com/2013/08/29/an-increase-in-government-spending-can-reduce-the-debt-to-gdp-ratio-econ-101/
L'inéquation intéressante dans cette page est: (t + D/Y) – (1/m) > 0
Avec:
- D/Y, taux endettement en % du Pib,
- m multiplicateur  
- t élasticité des recettes par rapport à la croissance.
Dans le projet de budget 2013, on avait  évalué "t" à 1, alors qu'après coup on a eu t=-1,3 (négatif).
 (source: http://www.lepoint.fr/economie/budget-2013-la-cour-des-comptes-a-des-interrogations-sur-la-sincerite-de-l-etat-28-05-2014-1828865_28.php).

Est ce qu'une relance budgétaire aurait permis de réduire la dette en 2013 (on pense déjà au souvenir douloureux de 1981..)? Il faudrait pour cela que -1,3+0,902 -1/0,9>0 et là on voit que ça marche pas si on prend t=-1.3
          Mais il est peut probable qu'on aurait eu dans ce cas t=-1.3 mais probablement une valeur t>0.2, et donc sur le papier ça aurait marché. Après politiquement -cf pensée unique UE- et avec les effets de bord sur le commerce extérieur, c'est plus compliqué..  
         Ainsi une relance modeste et ciblée, plutôt qu'une impulsion budgétaire négative, aurait sans doute amené la croissance à 1,3%, voir au delà en 2013,  accru la dette mais sans doute moins que par l'impulsion budgétaire négative de 0,9%, ce qui a donné 93,5% d'endettement début 2014.. (source: http://www.insee.fr/fr/themes/indicateur.asp?id=40).

         Si le gouvernement n'avait  fait aucun effort budgétaire, le déficit budgétaire de 2012 initialement à 4,8%, se serait réduit de lui même d'au moins  0,6%, compte tenu d'une croissance qui serait passé de 0% à 1,3% (élasticité des recettes au moins de 0,5), compte tenu d'une inflation à 0,7% en 2013 (et encore avec 1,3% de croissance on aurait pu s'attendre à plus d'inflation..), alors que la dette début 2014 aurait été à 4,2+90,2/(1,02)=92,63% , soit 0,8% de moins qu'avec le projet de budget et un déficit budgétaire inférieur de 0,1%, puisqu'il a atteint 4,3% en 2013. Ceci sans compter la diminution des dépenses liées à l'augmentation de la croissance (dont chômage, sécurité sociale..).

L'inéquation: (t + D/Y) – (1/m) > 0
, nous apprend que tant que le multiplicateur est supérieur à 0,7, pour la France et que la croissance n'a pas atteint son potentiel (au moins 1,3%),  il vaut mieux sans doute ne rien faire que d'essayer de réduire le déficit budgétaire par une augmentation de la fiscalité, compte tenu de la grande sensibilité de 't' (élasticité budgétaire) à une tentative d'augmentation (courbe de Laffer ?)..

samedi 20 octobre 2012

Alternatives au Tscg: minimiser l'output gap

Dans le message précédent, "Tscg 60% en 2036, ou 2042?", il est apparu que les scénarios de réduction du déficit budgétaire pour la zone euro étaient trop optimistes. En effet:
  •  Dans le cas d'une impulsion moyenne de réduction de 0,4% du déficit jusqu'en 2032, la croissance potentielle ne peut rester égale à 1% jusqu'à cette date, si la croissance réelle est de 0,5%.
  •  Dans le cas d'une impulsion moyenne de réduction de 0,8% du déficit jusqu'en 2021, la croissance potentielle ne peut jusqu'à cette date rester égale à 1%, si la croissance réelle est égale à 0% jusqu'à cette date.

Quel peuvent-être les alternatives? Si l'on oublie le cadre étroit du Tscg, et que l'objectif devient celui de minimiser l'output gap à partir d'une estimation de la croissance potentielle on a alors un objectif économique et non plus seulement de retour à l'équilibre budgétaire.

Sur la base d'une estimation de croissance potentielle à 0,8%, en gardant le même niveau de déficit budgétaire, en 2012 qu'en 2011,  la croissance 2012 de la zone euro aurait pu être de 0,8%, le déficit budgétaire s'élever à 4,1% et la dette à 88/1,028+4,1=89,70%.
La stratégie qui a été choisie amènera cependant d'après les prévisions du Fmi (Sapir 10-2012, rapport Fmi: Niveau de la dette publique, WEO p.28), pour 2012 à un endettement de 93,6%  et un déficit budgétaire de 3,3%, et une récession d'au moins -0,4%.

A long terme l'objectif d'un retour à l'équilibre du déficit budgétaire est un exercice périlleux, car il impliquera probablement, si le rythme est celui imposé par le Tscg:
  • Un diminution des capacités de production
  • Une augmentation  chômage
  • Une diminution de la croissance potentielle.

Il y a aussi beaucoup d'autres facteurs qui entrent en jeu (politique monétaire, mode de financement de la dette, réglementation financière, politiques structurelles, coordination entre les états..).  
Cependant pour concilier autant que possible le maintien de la croissance potentielle avec l'objectif à plus ou moins long terme de réduction du déficit budgétaire, à défaut de pouvoir mener des politiques contra cycliques, on devrait retenir un niveau de déficit budgétaire intermédiaire entre celui imposé implicitement  par le TSCG et le maintien du solde budgétaire à son niveau actuel.

lundi 15 octobre 2012

TSCG et réduction des dettes: 60% en 2035, ou 2041 ?

On a la relation d_{t}=-st_{t-1} + d_{t-1}/ (1 + g_{t})                              (1)

Les Cahiers Lasaire n° 41 – octobre 2010, dette publique et crise, p43, équation 3 ,
  • avec st_{t-1}, solde budgétaire de l'année {t-1},
  • d_{t} l'endettement de l'année {t},
  • g_{t} le taux de croissance nominal, inflation comprise (qui vaut par exemple 3% si l'inflation vaut 2%, et le taux de croissance en volume vaut 1%).
  • Pour la France, sur la base d'une prévision de croissance potentielle de 0,8 % en 2013, , d'un taux d'inflation de 2 % et d'un taux d'endettement de 91 % fin 2012, il faudrait un déficit budgétaire limité à 0,92 % en 2013 ''pour respecter l'article 4'' du traité. Car 89,45%=0,92%+(91%/1,028).
Si cette condition n'est pas remplie, la Commission européenne aura tout pouvoir pour imposer une amende budgétaire à la France, comprise entre 0,1 et 0,5 % du Pib, soit de 2 à 10 milliards d'euros.
Cependant d'après une simulation de l'OFCE, réalisée en juillet 2012, ce déficit budgétaire ne serait atteint, en l'absence de variations économiques externes imprévues (augmentation du prix des matières premières, variation du taux de change, augmentation de la participation au FESF, baisse des exportations), que début 2017 ("Ofce: A propos du programme présidentiel 2012-2017, Tableau 2, P13).
Vers une récession de la zone euro ?
Or depuis 2009, dans la zone euro prise dans son ensemble, pour 1% de réduction du déficit budgétaire,
la croissance est diminuée en moyenne de 1,25% (Paul Krugman ; Natixis, P. Artus, Aout 2012: Multiplicateur constate en zone Euro, P5).
Pour arriver au niveau moyen de déficit budgétaire de 1,24%, on ne peut pas viser une réduction du déficit budgétaire moyen de plus de 1/1,25=0,8%, sans mettre la zone en récession, ce qui est déjà le cas depuis 2012 ( Le Monde,25-09-12,Standard and Poors:Prévision croissance 2012, zone Euro; Mariane Courbe d'évolution des Pib depuis 2007, en zone Euro).
A partir de cette impulsion budgétaire moyenne négative, le déficit budgétaire annuel sera réduit
de 0,8%*-0,55*1%= 0,25%, où 0,55 est le coefficient d'élasticité budgétaire. Ce dernier coefficient semble présenter une grande variabilité suivant la nature du système fiscal, des recettes, et de la position dans le cycle économique (phase de croissance ou récession) des pays de la zone (Natixis, P.Artus, Aout 2012: graphiques 6a-6e;Cndp, France: Elasticité des recettes fiscales).

La période d’ajustement du solde budgétaire rendra cependant la zone assez vulnérable à des chocs économiques externes, car elle suppose une croissance réelle moyenne nulle, pendant une durée de l'ordre de 10 ans (voir infra). Si le coefficient d’élasticité budgétaire moyen est supérieur, cela repousserait davantage l’échéance.On peut aussi espérer que les futurs plans de réduction des déficits mis en place dans les pays de la zone pourront avoir individuellement des multiplicateurs faisant baisser la valeur moyenne de 1,25 observée et que les réformes structurelles appliquées puissent avoir un impact négatif limité à court terme sur la croissance.

Cependant  toute tentative , pour satisfaire l’article 4, de réduire les déficits budgétaires de la zone euro à un rythme supérieur à celui offert par la croissance potentielle, la conduirait vers une période récessive.



Scénarios de réduction des déficits en zone euro
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Scenario 1: 
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On utilise toute la croissance disponible pour faire baisser le déficit budgétaire tant que l'article 4 - réduction de 1/20 par rapport à 60%, de l'endettement- du Tscg n'est pas atteint.
  • La croissance réelle est nulle en moyenne jusqu'en 2021
  • En 2015, l'endettement commence à décroitre
  • En 2021, on respecte l'article 4
  • En 2035, l'endettement est inférieur à 60%
Le scenario reste très improbable car il parait quasi impossible de maintenir une croissance réelle nulle sur la période 2013-2022, sans que la croissance potentielle devienne inférieure à 1%.

En deuxième colonne: 1/20 de l'écart entre le taux d'endettement
et 60%.

dette def budg           année
93,60 93,60 2,6
2012
94,11 1,68 2,35
2013
94,31 1,71 2,0375
2014
94,18 1,72 1,725 dette décroit 2015
93,75 1,71 1,4125
2016
93,01 1,69 1,1
2017
91,97 1,65 0,7875
2018
90,65 1,60 0,475
2019
89,03 1,53 0,1625
2020
87,39 1,45 0,1 ok art 4 2021
84,94 1,37 0,1
2022
82,57 1,25 0,1
2023
80,26 1,13 0,1
2024
78,02 1,01 0,1
2025
75,85 0,90 0,1
2026
73,74 0,79 0,1
2027
71,69 0,69 0,1
2028
69,71
0,1
2029
67,78
0,1
2030
65,90
0,1
2031
64,08
0,1
2032
62,32
0,1
2033
60,60
0,1
2034
58,94





0,1
2035
57,32
0,1
2037
55,75
0,1
2038
54,23
0,1
2039




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Scenario 2:
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On utilise la moitié de la croissance disponible pour faire baisser le déficit budgétaire tant que l'article 4
- réduction de 1/20 par rapport à 60%, de l'endettement- du Tscg n'est pas atteint
  • La croissance réelle moyenne est constante égale   à 0,5%  jusqu'en 2032
  • En 2015, l'endettement commence à décroitre
  • En 2032, on respecte l'article 4
  • En 2041, l'endettement est inférieur à 60%
Il est probable que la croissance potentielle  puisse aussi devenir inférieure à 1%, si la croissance réelle est
de 0,5% jusqu'en 2029 (ajustement des capacités de production par exemple).


En deuxième colonne: 1/20 de l'écart entre le taux d'endettement
et 60%. 

dette def budg           année
93,60 93,60 2,6
2012
93,79 1,68 2,475
2013
93,85 1,69 2,35
2014
93,79 1,69 2,225 dette décroit 2015
93,60 1,69 2,1
2016
93,29 1,68 1,975
2017
92,87 1,66 1,85
2018
92,33 1,64 1,725
2019
91,68 1,62 1,6
2020
90,92 1,58 1,475
2021
90,05 1,55 1,35
2022
89,08 1,50 1,225
2023
88,00 1,45 1,1
2024
86,83 1,40 0,975
2025
85,57 1,34 0,85
2026
84,20 1,28 0,725
2027
82,75 1,21 0,6
2028
81,21 1,14 0,475
2029
79,58 1,06 0,35
2030
77,86 0,98 0,225
2031
76,06 0,89 0,1 ok art 4 2032
73,95
0,1
2033
71,89
0,1
2034
69,90
0,1
2035
67,96
0,1
2036
66,08
0,1
2037
64,26
0,1
2038
62,49
0,1
2039
60,77
0,1
2040
59,10





0,1
2041



Par rapport au premier scenario, le deuxième est davantage réaliste car il ne suppose pas une croissance réelle nulle pendant une durée de 10 ans, mais réduite à 0,5% pendant 21 ans et donc plus susceptible de résister à des chocs économiques externes.
Il est a peine moins pénalisant que le premier, puisque l'endettement inférieur à 60% n'est atteint que 6 années plus tard.
Il serait plus difficile à faire accepter par la commission puisque l'article 4 n'est aussi respecté que 11 années plus tard.
On pourrait aussi imaginer des scénarios alternatifs consistant à pratiquer des consolidations budgétaires par roulement entre les pays de la zone euro, afin de ne pas augmenter le multiplicateur budgétaire moyen à travers la baisse simultanée des importations des uns et des exportations des autres. 

D'où vient cette différence réduite entre les deux scénarios (6 ans pour une durée de voisine de 25-30 ans dans les deux cas de figure)?
Cela s'explique par le fait que lors de de la période d'ajustement du déficit  budgétaire jusqu'à 0,1%, dans le premier scenario on l'atteint sur une durée plus courte mais avec une endettement, nettement supérieur de 87,39% au lieu de 76,6%, à l'arrivée. En effet pour que l'endettement puisse décroitre dans la phase d'ajustement budgétaire, il faudrait (encadré Page 7, Ofce, la multiplication de la rigueur), que l'on ait la condition :
1/k>d+a, où:
-'k' est le multiplicateur (1,25 de valeur moyenne pour la zone euro)
-'d' est le taux d'endettement divisé par 100 (0,85 pour la zone euro)
-'a' est l'élasticité budgétaire. (0,55 valeur retenue)
Soit 1/1,25=0,8>0,85+0,55.
Il faudrait donc que le multiplicateur moyen de la zone Euro soit de l'ordre de 0,7 pour qu'il ait simultanément une réduction de la dette et du déficit budgétaire, lors de la phase de décroissance du déficit budgétaire.

Ce coefficient '1-k(d+a)' coefficient montre par ailleurs le danger d'appliquer des politiques de réduction à court ou moyen terme de réduction du déficit budgétaire dans tous les pays de la zone euro ayant un endettement supérieur  à 100% (Sapir 10-2012, rapport Fmi: Niveau de la dette publique, WEO p.28). En effet, ces pays ont d'après une étude de la commission (Commission européenne, July 2012: Fiscal Multipliers and PublicDebt Dynamics in Consolidations, P12) des multiplicateurs k, tels que  k>0,64=1/(1+0,55). Leur endettement augmentera d'autant plus, durant la phase d'ajustement budgétaire que 1-k(d+a) est fortement négatif (Euractiv 2012: En Europe les déficits se réduisent mais la dette se creuse). Si de plus ils sont en récession, et en particulier au delà de 2% (inflation visée par la BCE) d'après (1), au déficit budgétaire de l'année s'ajoute alors, à cause d'une croissance nominale négative, l'accroissement de l'endettement de l'année précédente.


Si l'on fait une analogie entre le km et l'année, on voit que l'objectif de réduction à 60 % se situe quelque part entre le marathon et le semi-marathon. L'adage connu de longue date: "chi va piano va sano", prend tout son sens.



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Scenario 3
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On utilise 80% de la croissance disponible pour faire baisser le déficit budgétaire tant que l'article 4
- réduction de 1/20 par rapport à 60%, de l'endettement- du Tscg n'est pas atteint
  • La croissance réelle moyenne est constante égale  à 0,2%  jusqu'en 2024
  • En 2015, l'endettement commence à décroitre
  • En 2023, on respecte l'article 4
  • En 2038, l'endettement est inférieur à 60%
Il est probable que la croissance potentielle  puisse aussi devenir inférieure à 1%,
si la croissance réelle est de 0,2% jusqu'en 2024 (ajustement des capacités de production par exemple).
Il est plus résistant aux chocs externes, bien que la période d'ajustement du déficit budgétaire, soit plus longue que le scenario 1 (achevée en 2024 au lieu de 2021).


En deuxième colonne: 1/20 de l'écart entre le taux d'endettement
et 60%. 

dette def budg          année
93,60 93,60 2,6
2012
93,99 1,68 2,4
2013
94,16 1,70 2,2
2014
94,13 1,71 2 dette décroit 2015
93,91 1,71 1,8
2016
93,49 1,70 1,6
2017
92,87 1,67 1,4
2018
92,08 1,64 1,2
2019
91,09 1,60 1
2020
89,93 1,55 0,8
2021
88,60 1,50 0,6
2022
87,09 1,43 0,4 ok art 4 2023
85,41 1,35 0,2
2024
83,58 1,27 0
2025
81,14 1,18 0
2026
78,78 1,06 0
2028
76,48 0,94 0
2029
74,26
0
2030
72,09
0
2031
69,99
0
2032
67,95
0
2033
65,98
0
2034
64,05
0
2035
62,19
0
2036
60,38
0
2037
58,62





0
2038
56,91
0
2039

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Dans le cas de l'Italie, on peut aussi construire un scenario intégrant ses taux obligataires.
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Si on se base sur des hypothéses assez optimistes comme:
 On peut alors supposer que:
  • la croissance réelle est constante égale à 0,35% sur toute la période
  • le solde budgétaire s'améliore de 0,087% sur toute la période et on obtient alors le tableau ci dessous:

    On voit que sous ces hypothèses:
    • l'endettement se stabiliserait en 2017
    • l'article 4 serait respecté en 2042
    • la dette repasserait sous les 60% en 2055
    Cependant le même scenario basé sur un taux obligataire de 6% aboutit à une stabilisation de l'endettement en 2060, au niveau de 166%, ce qui montre pour le pays l'importance d'avoir des taux inférieurs à 5%.

dette
solde primaire
interets
          année
126,30 126,48 126,30 3,0875 6,170004885 123,4000977 2012
126,48 126,58 3,32 3,175 6,178925383 123,5785077 2013
126,58 126,62 3,32 3,2375 6,183802298 123,676046 2014
126,62 126,60 3,33 3,3 6,185752235 123,7150447 2015
126,60 126,52 3,33 3,3625 6,184699411 123,6939882 2016
126,52 126,37 3,33 3,425 6,180566079 123,6113216 2017
126,37 126,15 3,33 3,4875 6,173272479 123,4654496 2018
126,15 125,87 3,32 3,55 6,162736789 123,2547358 2019
125,87 125,51 3,31 3,6125 6,148875064 122,9775013 2020
125,51 125,09 3,29 3,675 6,13160119 122,6320238 2021
125,09 124,59 3,28 3,7375 6,110826819 122,2165364 2022
124,59 124,02 3,25 3,8 6,086461319 121,7292264 2023
124,02 123,36 3,23 3,8625 6,05841171 121,1682342 2024
123,36 122,63 3,20 3,925 6,026582604 120,5316521 2025
122,63 121,82 3,17 3,9875 5,990876145 119,8175229 2026
121,82 120,93 3,13 4,05 5,951191941 119,0238388 2028
120,93 119,94 3,09 4,1125 5,907427004 118,1485401 2029
119,94 118,87 3,05 4,175 5,859475676 117,1895135 2030
118,87 117,71 3,00 4,2375 5,807229565 116,1445913 2031
117,71 116,46 2,94 4,3 5,750577472 115,0115494 2032
116,46 115,12 2,89 4,3625 5,689405321 113,7881064 2033
115,12 113,67 2,82 4,425 5,623596079 112,4719216 2034
113,67 112,13 2,76 4,4875 5,553029685 111,0605937 2035
112,13 110,48 2,68 4,55 5,47758297 109,5516594 2036
110,48 108,73 2,61 4,6125 5,397129573 107,9425915 2037
108,73 106,87 2,52 4,675 5,311539865 106,2307973 2038
106,87 104,90 2,44 4,7375 5,220680858 104,4136172 2039
104,90 102,81 2,34 4,8 5,124416122 102,4883224 2040
102,81 100,61 2,24 4,8625 5,022605694 100,4521139 2041
100,61 98,29 2,14 4,925 4,915105988 98,30211977 2042
98,29 95,85 2,03 4,9875 4,8017697 96,035394 2043
95,85 93,28 1,91 5,05 4,682445711 93,64891422 2044
93,28 90,58 1,79 5,1125 4,55697899 91,1395798 2045
90,58 87,75 1,66 5,175 4,425210493 88,50420986 2046
87,75 84,79 1,53 5,2375 4,286977057 85,73954114 2047
84,79 81,68 1,39 5,3 4,142111294 82,84222588 2048
81,68 78,44 1,24 5,3625 3,990441484 79,80882968 2049
78,44 75,04 1,08 5,425 3,831791459 76,63582918 2050
75,04 71,50 0,92 5,4875 3,66598049 73,31960981 2051
71,50 67,80 0,75 5,55 3,49282317 69,85646341 2052
67,80 63,94 0,57 5,6125 3,312129291 66,24258581 2053
63,94 59,92 0,39 5,675 3,123703718 62,47407435 2054
59,92 55,74 0,20 5,7375 2,927346266 58,54692533 2055