mardi 23 décembre 2014

Débat Heyer/Berger université d'été PS

Débat du PS entre E.Heyer et K. Berger à l'université d'été du PS (http://www.parti-socialiste.fr/node/11566). Drôle de débat d'entendre K. Berger débattant avec E. Heyer sur le seuil stabilisant de dette et disant à juste titre que le seuil stabilisant est plus proche de 1% (1% de croissance potentielle, 0% d'inflation, 100% de dette/Pib) que de 3%. Il est juste oublié de dire dans ce débat que le Tscg impose l'équilibre budgétaire, dans son article 4
http://fr.wikipedia.org/wiki/Soutenabilit%C3%A9_de_la_dette#Trait.C3.A9_europ.C3.A9en_sur_la_stabilit.C3.A9.2C_la_coordination_et_la_gouvernance_.28TSCG.29
C'est comme si on avait voté le Tscg mais que l'on feignait d'ignorer ce qu'il y a dedans?
-2-Tout comme Heyer rappelle qu'il très peu efficace de faire une politique de réduction du déficit sans tenir compte du cycle économique, mais qu'on oublie aussi de rappeler que le même article 4 interdit de facto la prise en compte du déficit structurel..
 Bref on fait un débat économique, et on feint en même temps d'ignorer qu'en réalité, il n'y a plus
le choix de mener une autre politique que celle encadrée par le Tscg et que si l'on veut faire autre chose il faut contourner le traité. Comme l'avaient fait en un temps Schroder de commun accord avec Chirac pour demander à la commission d'autoriser un déficit budgétaire supérieur à 3%. Mais les temps ont apparemment changé..
Ensuite très bon cadre posé par Heyer pour dire qu'à court terme il faut plus de politique de la demande et que l'offre ne peut produire des effets qu'à moyen terme, donc qu'en réalité il fallait sans doute pas faire un dosage aussi fort vers le pacte de responsabilité (l'offre). Petite réserve toutefois quand on sait que la croissance française dépend à plus de 50% de la demande, et que l'augmentation de cette dernière aggrave la balance commerciale par l'augmentation des importations.. 

samedi 6 septembre 2014

Quelques calculs autour de la dette.


-1- D'après ces liens: https://altereconomie.wordpress.com/graphiques/impulsion-budgetaire-ofce/
et http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1500
En 2013, l'impulsion budgétaire négative a été de 0,9% et le multiplicateur de 1,1.
Comme la croissance réelle a été de  0,3% (http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2014/02/14/20002-20140214ARTFIG00277-la-france-aura-finalement-eu-une-croissance-de-03-en-2013.php)
cela signifie que la croissance potentielle pour 2013 peut être évaluée à 1,3%
car 1,3 -0,9*1,1=0,3

-2- Une autre page intéressante est celle ci (désolé pour les non anglophones):
http://aneconomicsense.com/2013/08/29/an-increase-in-government-spending-can-reduce-the-debt-to-gdp-ratio-econ-101/
L'inéquation intéressante dans cette page est: (t + D/Y) – (1/m) > 0
Avec:
- D/Y, taux endettement en % du Pib,
- m multiplicateur  
- t élasticité des recettes par rapport à la croissance.
Dans le projet de budget 2013, on avait  évalué "t" à 1, alors qu'après coup on a eu t=-1,3 (négatif).
 (source: http://www.lepoint.fr/economie/budget-2013-la-cour-des-comptes-a-des-interrogations-sur-la-sincerite-de-l-etat-28-05-2014-1828865_28.php).

Est ce qu'une relance budgétaire aurait permis de réduire la dette en 2013 (on pense déjà au souvenir douloureux de 1981..)? Il faudrait pour cela que -1,3+0,902 -1/0,9>0 et là on voit que ça marche pas si on prend t=-1.3
          Mais il est peut probable qu'on aurait eu dans ce cas t=-1.3 mais probablement une valeur t>0.2, et donc sur le papier ça aurait marché. Après politiquement -cf pensée unique UE- et avec les effets de bord sur le commerce extérieur, c'est plus compliqué..  
         Ainsi une relance modeste et ciblée, plutôt qu'une impulsion budgétaire négative, aurait sans doute amené la croissance à 1,3%, voir au delà en 2013,  accru la dette mais sans doute moins que par l'impulsion budgétaire négative de 0,9%, ce qui a donné 93,5% d'endettement début 2014.. (source: http://www.insee.fr/fr/themes/indicateur.asp?id=40).

         Si le gouvernement n'avait  fait aucun effort budgétaire, le déficit budgétaire de 2012 initialement à 4,8%, se serait réduit de lui même d'au moins  0,6%, compte tenu d'une croissance qui serait passé de 0% à 1,3% (élasticité des recettes au moins de 0,5), compte tenu d'une inflation à 0,7% en 2013 (et encore avec 1,3% de croissance on aurait pu s'attendre à plus d'inflation..), alors que la dette début 2014 aurait été à 4,2+90,2/(1,02)=92,63% , soit 0,8% de moins qu'avec le projet de budget et un déficit budgétaire inférieur de 0,1%, puisqu'il a atteint 4,3% en 2013. Ceci sans compter la diminution des dépenses liées à l'augmentation de la croissance (dont chômage, sécurité sociale..).

L'inéquation: (t + D/Y) – (1/m) > 0
, nous apprend que tant que le multiplicateur est supérieur à 0,7, pour la France et que la croissance n'a pas atteint son potentiel (au moins 1,3%),  il vaut mieux sans doute ne rien faire que d'essayer de réduire le déficit budgétaire par une augmentation de la fiscalité, compte tenu de la grande sensibilité de 't' (élasticité budgétaire) à une tentative d'augmentation (courbe de Laffer ?)..