dimanche 8 février 2015

QE à la mode Zone Euro: ce qu'il faudra revoir pour le QE2, "what else?".

Le quantitative easing on en entend parler depuis 2008 aux Etats- Unis, et là bas ça a pas mal marché..

Principaux avantages: ça a permis de maintenir les obligations du trésor américaines à une
valeur pas trop dépréciée, et d'avoir pour l'état un financement de la dette à un prix très bas. Ca aurait créé un peu d'inflation: bref tous les bons facteurs pour que la dette aux Etats unis commence à diminuer à partir de 2013. On en est pas encore là en France: sans doute faudra-t-il attendre 2018 ou plus tard..
Ce qui est beaucoup plus discutable (ref http://la-chronique-agora.com/actions-fed-assouplissement-quantitatif/ ), c'est que dans l'histoire économique, il faut se souvenir que le crack de 29 (merci Hayek) a été causé par un excès de liquidité accordé aux banques qui ayant fait monté artificiellement le cours des actions, histoire de faire des profits , se sont retrouvées un certain Vendredi pas très rose après un Jeudi, qui l'était encore moins, en caleçon ou avec moins que ça .. Donc le Qe sur les titres obligataires, ça peut se comprendre, sur les marchés actions, si c'est une manière de subventionner illégalement ses multinationales, tout en faisant croire que la concurrence est parfaite, c'est pas très honnête, mais à la limite ça peut se tolérer.. Si c'est pour déclencher des cracks systémiques dans le secteur bancaire, on a déjà donné..

                Aussi quand François Hollande dérogeant aux saints principes d'indépendance supposée de la Bce a annoncé l'assouplissement quantitatif 3 jours avant Mario Draghi, je me suis dis super (mario): "what ever it takes..", cette fois Draghi va prendre son "what" sous le bras et on va vers un peu plus de soutenabilité des dettes en zone Euro.
              Et puis il y a eu quelques hics à ce beau projet, qui s'est plutôt transformé en "what, so what?". En particulier quand (ref http://www.les-crises.fr/comment-la-bce-se-moque-du-monde/) il a été dévoilé que:
-1- 80% des achats seraient faits par les banque centrales des pays eux mêmes (c'est pas du mille feuille de banque centrale, très inefficace, ca?). Les banques centrales qui ont le plus besoin d'avoir des taux de financement raisonnables et non spéculatifs (celles des GIPSR)  seront donc celles dont le bilan augmentera le plus. Drôle de conception solidaire d'une monnaie commune, mais c'est pas le pire..
-2- La condition qui tue est que les achats de la Bce de titres de dettes se feront en proportion de la détention du pays dans le capital de la Bce. Donc pour la Grèce dont les taux obligataires sont montés jusqu'à 25% après la belle spéculation organisée via les CDS, par Soros et Cie, cela limite les achats pour les 12 mois postérieurs à Juin 2015 à 1140*0,23*0,2= 5,2 Milliards d'Euros. Rapporté aux 38 Milliards que la Grèce a déboursé en 2014 pour rembourser capital+intérets de sa dette, ou encore aux 350 Milliards encore à payer pour solder sa dette, ca ressemble un peu à du traitement homéopatique (ou placebologique ?) . Bref il y a bien de l'assouplissement mais il est quantitativement pas fait pour les pays qui en auraient vraiment besoin. De plus pourquoi l'assouplissement pour la Grece ne devrait-il commencer que 6 mois après les autres? (ref https://www.beobank.be/blog/fr/leurope-lance-lassouplissement-quantitatif/). On ne peut être qu'admiratif devant tant de compassion de la part de la Bce (http://www.franceinfo.fr/emission/Unknown%20token%20emisaison-type-url/noeud-diffusion-temporaire-pour-le-nid-source-1375379-05-05-2014-11-47)..
-3- Prétendre que les AQ (c'est plus joli qu'un QE non?) sont censés lutter contre la déflation, là c'est un peu de l'arnaque intellectuelle, car on en a presque pas vu aux US (ref http://www.les-crises.fr/comment-la-bce-se-moque-du-monde/) et que la théorie s'y oppose(ref:http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=67450,  graphique 17, p 9/11).

Ce qu'il y a de moins mauvais dans cet AQ, c'est que sur les 60 Milliards d'Euros déboursés par la Bce chaque mois (ref https://www.beobank.be/blog/fr/leurope-lance-lassouplissement-quantitatif/) heureusement il n'y a pas d'achat d'actions comme cela a été réclamé par certains économistes irresponsables (http://www.lemonde.fr/crise-de-l-euro/article/2015/01/23/le-quantitative-easing-fait-polemique-chez-les-economistes_4562489_1656955.html) ou ayant quelques PEA à alimenter..Sinon cela aurait contribué un peu plus à alimenter la bulle du marché actions déjà bien nourrie par les LTRO de la même BCE..
Par contre ca va permettre aussi, il semble (?) de soutenir la Bei, qui est "le grand argentier du plan junker (http://www.latribune.fr/blogs/vu-de-bruxelles/20141013trib87ac9be1e/la-bei-grand-argentier-des-300-milliards-du-plan-juncker.html). Ainsi 12%*1140= 136 Milliards, c'est toujours ca qu'on peut espérer retrouver en investissement pour l'économie réelle.
Enfin pour la France c'est tout bénéfice, car cela limite  une remontée des taux obligataires, vu qu'avec 20% du capital de la Bce, on peut espérer jusqu'à 7 fois plus d'achats de titres d'obligations Françaises que les grecs soit jusqu'à 35 Milliards en 18 mois, mais ce qui est pas non plus gigantesque par rapport aux 188Milliards d'Euros que la France va lever en 2015 sous forme d'obligations (http://www.capital.fr/bourse/actualites/forte-hausse-du-programme-d-emissions-de-dettes-2015-de-la-france-965400), auquel il faut ajouter le financement du MES..




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